30 janvier 2016

Loïc Nauleau, assureur pour les pharmaciens, nous explique pourquoi une analyse éclairée des assurances est très importante lorsque vous souhaitez vous installer.

 

Pourquoi insiste t’on tant sur l’importance pour un pharmacien qui s’installe de bien s’assurer ?

 

Lorsqu’un pharmacien s’installe, contracter les assurances relatives aux prêts et à la prévoyance n’est pas une priorité pour lui. Pourtant, négliger cette étape peut avoir des incidences financières, familiales et patrimoniales importantes.

 

En tant que professionnel et concernant l’assurance du prêt, que conseillez-vous au pharmacien qui s’installe et qui est en pleine négociation avec son banquier ?

 

Premièrement, au moment de la négociation du prêt auprès de votre banque, je souhaite insister sur 2 points clés :

  • La délégation d’assurance :

Légalement, vous n’êtes pas lié à la banque pour l’assurance. Vous pouvez tout à fait choisir de la contracter auprès d’un autre acteur qui vous aura proposé une offre plus intéressante.

  • La convention séquestre :

Au moment de la souscription du prêt, si la convention séquestre n’a pas été déposée chez un notaire, cela peut engendrer une hausse des droits de succession pour les bénéficiaires lors du décès du pharmacien. En effet, le capital restant dû sera payé à la banque par l’assureur et sera considéré comme actif successoral pour les ayants droits. Ils auront donc des droits de succession à payer supérieur.

Dans le cadre d’une convention séquestre déposée chez le notaire et envoyée au banquier concerné, le capital restant dû devient un passif successoral et donc déductible de l’actif successoral.

Ainsi, rédiger une convention séquestre peut permettre aux ayants droit d’économiser des dizaines de milliers d’euros lors de la succession.

 

Concernant les Condition Générales de Ventes, quels sont les points de vigilance ?

 

Au moment de toute signature d’un contrat d’assurance de prêt ou de prévoyance, il est très important de bien prendre connaissance des Conditions Générales de Vente. Elles recensent, en détail, tous les facteurs d’exclusion de votre assurance. Au besoin, faîtes les lire à un expert qui saura vous les expliquer clairement et vous conseiller en fonction. Voici, 3 points de vigilance (parmi tant d’autres…) :

  • 1er point de vigilance : de nombreuses assurances excluent, dans leurs CGV, lors d’un arrêt de travail, les pathologies neurologiques et rachidiennes. Pourtant, la dépression et les maux de dos sont les deux premières causes d’arrêt de travail en France. Dans ces cas précis, les assurances ne remboursent pas les prêts et ne versent pas d’indemnités journalières au pharmacien malade. Regardez bien les facteurs d’exclusion concernant les maladies. Et, pour plus de sérénité, préférez une assurance qui comprend les pathologies neurologiques et rachidiennes.
  • 2ème point de vigilance : les évaluations des invalidités partielles et donc des indemnités sont déterminées en fonction de certains barèmes qui apparaissent dans les CGV. Dans le domaine de l’assurance, des barèmes généralistes sont souvent utilisés. Pourtant, il est très important dans son assurance d’avoir un barème spécifique à la profession. Vérifiez bien donc dans vos CGV si vous bénéficiez d’un barème pharmacien car l’indemnisation sera meilleure car elle s’adaptera aux spécificités du métier.
  • 3ème point de vigilance : quand vous êtes en arrêt de travail, vous pouvez bénéficier des prestations de 1 jour à 3 ans. Et, quand vous êtes en reprise partielle du travail, qu’en est-il ? Avez-vous consulter les CGV pour savoir si votre assurance prend en charge les indemnités qui complèteront votre salaire.

 

Pouvez-vous nous donner une estimation de coût ?

 

Si je prends le cas d’un pharmacien, 32 ans et non-fumeur, qui contracte un prêt d’un 1 million d’euros pour acheter une pharmacie, les coût des assurances seront :

  • Assurance décès PTIA IPT : 445, 60€ / an. Permet la protection de vos ayants droits et le remboursement de vos mensualités
  • Assurance arrêt de travail avec une franchise de 90 jours comprenant l’invalidité partielle en fonction du barème pharmacien : 801€/an. Versement des indemnités à partir du 91ème jour
  • Assurance arrêt de travail (garantit des indemnités de 100€/jour) avec une franchise 3 jours d’hospitalisation, 3 jours accident et 30 jours maladie : 376€/an

 

A retenir : avant de sélectionner votre assurance, il est important que l’assureur réalise une étude sur mesure qui déterminera vos besoins en fonction de la façon dont vous exercez votre activité et en fonction de votre situation matrimoniale et patrimoniale.

Catégories : Activité de l'officinePar Publié le : 30 janvier 20164,1 min de lecture

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